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en Arménie
- MICHA "L'ARMENIE NE S'ARRETE PAS A EREVAN !"
Micha Arouchanian, 52 ans, grand gaillard d'un mètre quatre-vingt à la moustache grisonnante et la chevelure rare, est chauffeur. Tous les jours, à bord de son minibus, appelé "estafette" il fait conduit ses passagers d'Erévan à Stepanakert. Puis après une nuit de repos dans la capitale du Haut Karabagh, il reprend le chemin inverse avec de nouveaux passagers. "Les quelques 330 kilomètres de route qui séparent Erévan de Stepanakert se réalisaient jadis en sept-huit heures et parfois car souvent le minibus avait des problèmes mécaniques sur ces routes difficiles. Mais depuis avril 1999 et l'ouverture de la nouvelle route Goris-Stepanakert, le parcours peut se faire en moins de cinq heures" lance Micha en nettoyant le pare-brise de son minibus de couleur orange. Un engin difficile à dater car parsemée de soudures, rafistolages et bricolages aux traces apparentes. "Ces voitures-là qui nous venaient de Zaporojié en Russie, sont plus robustes que les chauffeurs, de véritables merveilles sur nos routes défoncées et difficiles. Des routes sur lesquelles les meilleures marques Européennes pourraient y laisser leurs carcasses. Mais vous ne verrez jamais de voitures de fabrication soviétique sur le bord de la route" reprend fièrement Micha. Pourtant, même si sur la route Erévan-Stépanakert nous croisons des dizaines de ces engins fonçant à vive allure sur des routes dangereuses et aux nombreux "nids de poules", il n'est pas rare également de voir de temps à autre, rangé sur le bas-côté, un de ces minibus aux couleurs vives dont le moteur à rendu l'âme...ou dont le radiateur "réclame à boire"... La route entre l'Arménie et le Haut Karabagh est l'un des axes les plus pratiqués du réseau routier arménien. Avec des centaines de voitures qui empruntent chaque jour cette route. "Avec la Route de la vie entre les 100 km qui séparent Goris de Stepanakert que la diaspora a financé, le trafic s'est accéléré et nombreux sont aujourd'hui les Karabaghtsis installés en Arménie qui se rendent à chaque week-end ou chaque vacances au Haut Karabagh" nous confesse Micha, natif de Stepanakert et d'ajouter que "avec cette route moderne entre Goris et Stepanakert, le Haut Karabagh s'est rapproché encore un peu plus de l'Arménie". Selon Micha, cette route entre Erévan et Stepanakert est l'une des plus belles d'Arménie. "Nous partons d'Erévan en passant par Ardachad et Ararat, avec une vue magistrale de l'Ararat qui nous accompagne sur des dizaines de kilomètres. Puis nous prenons le chemin de Yegheknatsor, un ville très agréable et où il fait bon vivre. Yeghéknatsor qui est le lieu de villégiature de nombre d'habitants de la capitale. Puis de Yégheknatsor et Tchermouk, nous nous dirigeons vers Sissian, avec ses magnifiques lacs dont les reflets miroitent au soleil les images des montages environnantes. De Sissian et cette province de Siunik nous plongeons vers Goris, aux portes du Karabagh. En contournant la ville et passant tout près des cheminées naturelles et des maisons troglodytes, nous remontons pour trouver à quelque cinquante kilomètres plus loin la ville de Latchine. Puis de Latchine, nous nous dirigeons vers Chouchi et Stepanakert. En route, les passagers ne s'ennuient gère, car les merveilles de la nature sont fort nombreuses dans ces montagnes arméniennes" dit Micha qui semble exercer le plus beau métier du monde. Et Micha de reprendre "vous savez, l'Arménie n'est pas qu'un champ de pierre comme on le dit un peu trop souvent. L'Arménie avec le Karabagh est un pays qui offre des paysages merveilleux.Avec une nature qui change au détour de chaque virage. Entre Erévan et Stepanakert, il n'est pas rare de rencontrer en une seule journée trois ou quatre climats différents. Vous pouvez avoir par exemple, le soleil torride sur la plaine de l'Ararat, la pluie un peu plus au sud, vers Yegheknatsor et la neige vers Sissian ou Goris. Avec une température de plus de 20° de différence...". Micha qui me propose d'emmener gratuitement au Karabagh afin de témoigner sur la véracité de ses propos me lance aussitôt "vous devez écrire et dire à nos frères et soeurs de la diaspora que l'Arménie ne s'arrête pas à Erévan. C'est un pays merveilleux qui recèle beaucoup de richesses pour ceux qui veulent le découvrir et s'en donnent le temps. En dépensant bien moins qu'ailleurs, ils découvriront ici des paysages absolument inoubliables et des sensations fortes en compagnie de cette nature".
Krikor Amirzayan |
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