JOURNAUX ET ARTICLES |
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Reportages en Arménie
- NATACHA, UNE RUSSO-ARMENIENNE TRES ARMENIENNE...
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Natacha Grigorian, grande blonde élancée, aux yeux clairs et au regard captivant est serveuse dans l'un des bars-casinos les plus fréquentés de la capitale arménienne. Cette jeune fille de 25 ans est issue d'un couple mixte arméno-russe. Un père ingénieur dans l'aéronautique à Saratov (Russie) avait connu Irina, dans les ateliers de son établissement professionnel. De cette union était née Natacha "dans ces années où les peuples les plus variés cohabitaient pour la gloire et le triomphe de la patrie soviétique" nous lance-t-elle avec ironie. "A Saratov, mes parents gagnaient bien leur vie et j'ai eu une enfance heureuse. Mais lors de la dislocation de l'empire soviétique, et les divisions nationales, un climat pesant régnait tant dans la ville que dans notre famille arméno-russe. Un couple qui était partagé sur les questions nationales alors même que l'Arménie, comme de nombreuses républiques, prenait le chemin de l'indépendance" se souvient Natacha avec des yeux mélancoliques. Et d'ajouter "mon père, sollicité par les autorités |
arméniennes de la nouvelle République, fut appelé en Arménie pour apporter ses compétences techniques au service de l'armée arménienne. C'était la guerre du Karabagh et l'Arménie craignait des attaques turques à ses frontières. Alors que mon père vint à Erévan en 1993, ma mère décida de rester à Saratov. Elle refusait de venir au Caucase où selon elle, le statut de la femme était quelque peu bafoué ou malmené". Natacha resta cinq ans auprès de sa mère et de Vladimir, le nouvel ami de cette dernière à Saratov. Puis elle décida de partir sur les traces de son père en Arménie. "J'étais partagé entre le monde slave, mélancolique avec une culture européenne et les Arméniens avec leur générosité orientale, leur côté vivant et expressif et les grandes qualités humaines qu'ils ont" reprend Natacha et de continuer "la culture méridionale, expressive et quelque peu orientale m'attiraient d'avantage. Je voulais me ressourcer au pays d'origine de mon père que j'adorais pour son humanisme, son affection et sa sagesse, aussi je décidais en 1998 de venir m'installer à Erévan". En fait de cet Orient imaginé, Natacha trouva dans la capitale arménienne un "trait-d'union ou passage entre Asie et Europe, les Arméniens étant beaucoup |
plus Européens à mon sens qu'Asiatiques". A Erévan, la russo-arménienne découvrit un monde où les relations étaient autres qu'en Russie. "Cette chaleur dans le regard, dans l'amitié ou dans la famille, n'existe qu'en Arménie et à elle seule, elle vaut mon choix de rester ici parmi ce peuple qui est le mien, même si je n'ai que 50% de sang arménien" nous dit Natacha décidée à faire sa vie en Arménie. Pour l'heure elle vit en compagnie de son ami Armen, dans un petit appartement à deux pas de la rue Apovian et exerce "des petits boulots pour survivre". Mais Natacha caresse un rêve: devenir esthéticienne et ouvrir un centre de beauté au coeur de la capitale arménienne. Un secteur professionnel qui va connaître un très grand développement selon Natacha car "les Arméniennes sont très coquettes et prennent énormément soin de leur beauté et esthétique." Natacha qui ressemble à une Russe par l'aspect physique est plus Arménienne par la pensée que nombre d'Arméniennes "pur souche" rencontrées à Erévan. "Je suis issu d'un couple mixte arméno-russe ou russo-arménienne, mais mon pays c'est l'Arménie même si la Russie est ma terre de naissance et ma seconde patrie. D'ailleurs |
ici en Arménie, les habitants sont viscéralement pro-Russes si bien qu'il n'y a aucun problème pour moi à vivre cette différence" conclut Natacha qui désire fortement devenir "mère de trois ou quatre enfants pour enrichir ce pays magnifique qu'est l'Arménie". |
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Krikor Amirzayan |
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